Carré d'artistes
« Destruction constructive », Gérard Clisson a entendu ce terme récemment pour qualifier son œuvre et il l’avoue: « Cela me convient parfaitement ». Le plasticien le reconnaît : Il a besoin de la matière pour créer. Dans des menuiseries locales, il récupère des bandes de médium ou d’isorel qu’il transforme dans son atelier de Maulais, près de Parthenay. Peint ou naturel et de largeurs indéterminées, ces matériaux industriels fabriqués selon des normes précises, sont détruits et déchirés pour ses créations. L’œuvre se construit au début dans le hasard, sans aucune certitude : « Par principe, je n’aime pas savoir ce que je vais faire au départ, j’aime me surprendre » affirme l’artiste. Les morceaux de bois de dimensions et de formes aléatoires sont collés sur un support de format carré donnant des éléments qui échappent quelque peu à sa volonté. Une fois la première phase de son travail achevée, s’en suit une deuxième, plus construite, plus pensée. « J’ajoute des éléments qui apportent de nouvelles couleurs, donnent du rythme à mes tableaux » explique Gérard Clisson. Assemblés, ces modules forment alors des tracés d’apparence parallèles mais avec des horizons incertains alignés de façon très rythmique. Le résultat ressemble à des écailles ou des écorces suspendues dans le vide. Couleurs et accumulations créent une vraie dynamique. Il y a du zen dans cette œuvre, parfois à la manière des sillons ratissés dans les graviers d’un jardin japonais.
