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Écailles

 

La peinture est une histoire vraie inventée.
Pareille décision, arbitraire, permettant d’échapper au doute de la pensée, du matériau et des techniques.
Cela commence avec des sortes de copeaux  de bois durs naturellement enroulés sur eux-mêmes. Gérard Clisson les dispose, collés en ordre parfait ou aléatoire dans le format carré de son canevas. Il choisit, le plus souvent, une palette subtilement adoucie. Des vert céladon, des gris mouette, des roses, des tons cendrés, avec parfois l’éclat sombre d’un bleu nuit ou d’un or ibérique et moiré. Le tableau naît ainsi d’un volume et de la couleur.
Sous l’œil du spectateur qui se déplace, même légèrement, il va entrer en mouvement à travers la vibration presque chatoyante de la lumière et de l’ombre, du relief et de la couleur.
La singularité de cet art cinétique réinventé est qu’il ne hausse pas la voix ; relève plus de la promenade sensorielle que du spectacle. L’œuvre fait entendre son murmure et l’on s’interroge en l’observant : si le silence était aussi une mesure, de l’espace et du temps ? Le rêve patient et minutieux de Gérard Clisson dans son atelier…

Philippe Lefebvre

 

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